Découvrez l'histoire et les origines de la boîte aux lettres de rue La Poste (ou boîte jaune) qui vous permet aujourd'hui d'envoyer vos lettres et vos courriers.
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Les origines de la boîte aux lettres (BAL) sont politiques, religieuses et maritimes. À Florence, au 16e siècle, des boîtes en bois (tomburi) étaient destinées à recevoir les lettres de dénonciation par lesquelles des personnes, désirant garder l'anonymat, signalaient aux autorités des actes délictueux ou de trahison de l'État. Sur l'Île de Sainte-Hélène ou au cap de Bonne-Espérance, des réceptacles formés de pierres rassemblées ou troncs d'arbre creux recevaient les lettres destinées aux navires qui devaient aborder ultérieurement.
Mais c'est d'abord à Paris au milieu du 17e siècle, que l'usage de ce nouvel objet urbain apparaît. La Petite Poste (qui qualifie littéralement la BAL, en opposition à la Grande Poste, qui désigne le bureau de poste) créée par Renouard de Velayer, prévoit la dissémination d'une quinzaine d'unités dans les rues de la capitale, dont le relevage s'effectue trois fois par jour.
Disparue des rues de Paris avec l'échec du système Velayer, la BAL réapparaît à plus grande échelle en 1756 : une centaine d'entre elles sont installées dans les quartiers de la capitale. L'année de la fusion des Petites et Grandes Postes en 1780, le royaume compte environ un demi millier de boîtes, exclusivement installées dans les villes.
C'est à l'occasion de la loi sur le service rural en 1829 que les BAL pénètrent dans les campagnes (distribution du courrier tous les deux jours) puisque sont installés à partir d'avril 1830, à raison d'une boîte dans chaque commune rurale, plus de 35 000 réceptacles !
Nouvel objet de l'espace urbain et rural, l'usage réel de la BAL s'installe progressivement auprès des Français. Boîte à déchets, urinoir ou encore urne à libelles et calomnies, il n'est pas rare qu'elle soit détournée de son usage aux 18e et 19e siècles.
Cependant, la croissance des échanges, avec notamment l'extension du mode de la correspondance, nécessite la mise en place d'une nouvelle organisation de traitement du courrier, depuis le relevage jusqu'à la distribution, et rend ainsi la BAL de plus en plus nécessaire : souvent au centre des villages, à la croisée des grandes routes, elle est fixée au mur des écoles ou des presbytères, de façon à être accessible à tous.
Devant la croissance du trafic et le succès grandissant de l'usage des BAL, la Poste est confrontée à une multiplication des demandes d'installation. Sans crédits pour cela et s'en tenant à la règle d'une BAL par chef-lieu communal, la Poste innove en « vendant » l'objet : c'est la naissance des boîtes dites « supplémentaires » (urbaines, grand ou petit modèle ; rurales) installées aux frais des demandeurs (les communes dès 1871, puis les particuliers en 1899).
L'objet connaît une succession de modernisations. Celles-ci concernent d'abord sa structure : d'abord en bois, puis en fonte à partir de 1899 et enfin en taule, elle se solidifie. Sa couleur évolue également : le bois brut est progressivement recouvert de bleu, dont la variante émail ciel est établi en 1912 comme couleur officielle. Le vert fait son apparition en ville à la fin du 19e siècle, alors qu'il faut attendre 1962 pour que le jaune habille l'ensemble du parc. Enfin, le système d'information s'enrichit : initialement muette, la BAL adopte un indicateur de levées au milieu du 19e siècle (le système Thiery), se perfectionnant ensuite grâce à d'autres renseignements ajoutés (horaires des levées, etc.)
La BAL témoigne de l'essor du trafic postal par l'activité qu'elle suscite. Le nombre de levées, variable en ville (jusqu'à dix à Paris en 1889, réparties entre levées ordinaires, exceptionnelles ou spéciales !) et dans les villages (deux ou trois levées en fonction de la proximité du bureau de poste), va décroître tout au long du 20e siècle pour aboutir à la levée unique dans les années 1980.
La Poste décline très tôt diverses types de BAL pour couvrir l'ensemble du territoire, en toute circonstance. Les wagons-poste en sont ainsi équipés dès 1893, puis les véhicules de la Poste automobile rurale au milieu du 20e siècle, et les bureaux de poste mobiles entre les années 1960-1980.
135 000 BAL jalonnent les tournées des facteurs. Un programme de rénovation des BAL a été lancé en 2006. Les nouvelles sont plus visibles (couleurs denses et de grandes tailles), plus accessibles à tous les usagers (indications en braille) et seront bientôt interactives (on leur prédit un rôle de borne informative en lien avec le téléphone portable).
Un nouveau type de BAL a fait parallèlement son apparition en 2006, comprenant la déclinaison de BAL de jour et de BAL de nuit, différenciées par la couleur de la couleur de leur chapeau (orange et bleu) ; elles permettent des dépôts à des heures différenciées.
Regroupée en batterie dans les campagnes pour desservir des hameaux ou habitations dispersées (le CIDEX ou courrier individuel à distribution exceptionnelle dès 1968-69), puis pour répondre à l'essor des lotissements en zones périurbaines, la BAL se veut un objet d'avenir, promis à de nouvelles fonctionnalités et représentatif de la politique de développement responsable de La Poste au 21e siècle sur le plan local.
Sélection de livres conseillés pour en savoir plus concernant l'histoire de La Poste et de la boîte aux lettres.
Source : Dossier documentaire conçu par la Bibliothèque Historique des Postes et Télécommunications (BHPT), le Comité pour l'histoire de La Poste (CHP), le Service national des Archives de La Poste (SNA), la Fédération Nationale des Associations de personnel de La Poste et de France Télécom pour la Recherche Historique (FNARH).